LE SYNDROME DE JONAS : ÊTES-VOUS CONCERNÉ(E) ?

L’histoire de Jonas

Jonas est un des 12 prophètes de l’Ancien testament. Parce qu’il refuse de transmettre un message divin annonçant la destruction de Ninive, Jonas se retrouve engloutit dans le ventre d’un monstre marin durant 3 jours et 3 nuits après qu’il eut fui ses responsabilités et pris la mer pour Tarsis. Rejeté sur la berge, il va en fin de compte transmettre le message aux habitants qui, pris de terreur, font acte de pénitence. Dieu annule alors la « sentence » de destruction et Jonas se fâche contre lui-même : les limites de sa foi lui ont fait oublier la tolérance et la bonté de son Dieu.

 

Qu’est-ce que le syndrome de Jonas ?

Jonas donna ainsi son nom à un complexe psychologique sur lequel notamment C.G. Jung, G. Bachelard et A. Maslow travaillèrent. Les interprétations faites sur le comportement de Jonas sont nombreuses. On retiendra celle de C.G. Jung en psychanalyse et de A. Maslow en psychologie comportementale : pour Jung, le séjour de Jonas dans le ventre de la baleine exprime le besoin de revenir dans le ventre de la mère – un besoin de protection, un lieu où l’on se laisse porter ; pour Maslow, il s’agit d’une fuite face à ses responsabilités, la « peur de sa propre grandeur ».

 

Le syndrome de Jonas en entreprise

Pour A. Maslow, le syndrome de Jonas est le pendant névrotique de l’accomplissement individuel. Comment cela ?

 

Lorsqu’un individu atteint un certain niveau de développement personnel, il a une connaissance raisonnable » de sa propre valeur ; il souffre par-là même moins de frustrations, d’anxiété, d’insécurité ou de solitude. Il exerce un métier qu’il aime, s’y engage pleinement, est autonome tout en développant un fort sentiment d’appartenance envers son entreprise.

 

Mais alors ? « Cet état idéal engendre chez l’individu le sentiment de bonne fortune, mais aussi de sa propre ambivalence et de son indignité » (A. Maslow, voir la référence). Et voilà notre individu persuadé qu’il n’est pas « fait » pour le poste de manager qu’on lui propose, que ce qui lui arrive n’est dû qu’à la chance et par conséquent qu’il n’est pas compétent, qu’il va échouer, qu’il n’a pas suffisamment de charisme, etc., etc, etc. Il crée son propre malheur.

 

Les conséquences

Non seulement la personne est capable de se saborder elle-même – à force que croire que l’on n’est pas « capable de », on finit par provoquer cette situation – mais elle peut également éprouver du ressentiment pour les autres, celles et ceux qui font montre d’une confiance en eux-mêmes suffisante pour s’accepter et accepter d’évoluer. Mais le sentiment de rejet est d’autant plus grand qu’il y a comparaison : consciente de sa grande valeur, elle ne comprend pas comment l’autre peut aussi bien réussir et mieux qu’elle. La grandeur devient petitesse.

 

Comment en sortir ?

Il est impératif d’accepter que l’on peut être son propre bourreau. Une fois cette – dure mais essentielle– étape franchie, c’est un travail sur la réalité qu’il faut engager : savoir se regarder en face, faire le bilan de ses réalisations, de ses envies, de ses projets, de ses valeurs. Etre réaliste, c’est être honnête avec soi-même. C’est faire la part des choses : où se situe la démarcation entre envies et limites, entre besoins et rêves.

Un accompagnement personnalisé permet de retrouver confiance et estime de soi, l’apprentissage de sa capacité à créer son propre bonheur.

 

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