Sans émotion, nous ne pouvons survivre, nous ne pouvons créer, nous ne pouvons trouver notre équilibre intérieur.
Mais il est impossible de ne pas en avoir.
Notre GPS interne
L’émotion n’est rien d’autre qu’une réaction physiologique et instantanée de notre corps à un stimulus de notre environnement.
C’est une sorte de GPS interne qui nous informe instantanément que quelque chose se passe, soit d’agréable, soit de désagréable. Dans les deux cas, l’émotion nous incite à réagir à ce stimulus : fuir, combattre, esquiver mais aussi rire, partager, aider. Puisqu’elle est l’élément premier de réaction à quelque chose qui arrive et qu’on ne connaît pas à l’avance, il est donc impossible de ne pas avoir d’émotion, impossible d’empêcher qu’elles ne se produisent.
Notre source d’évolution
C’est ensuite la manière dont nous allons « interpréter » l’événement qui nous amène à réagir d’une manière ou d’une autre. Il y a donc un facteur cognitif qui entre en ligne de compte, mais également mémoriel. Par exemple, vous voyez dans la rue une personne glisser et tomber sur le trottoir. Vous allez trouver relativement drôles son expression faciale (de surprise) et ses gestes (pour tenter de retrouver l’équilibre) : le rire n’est pas loin …mais vous aussi avez un jour expérimenté cette situation, qui s’est soldée par une fracture de la cheville et 3 mois de rééducation, l’arrêt de votre sport favori…Là, ça n’est plus drôle du tout et notre mémoire vous le rappelle.
Un même événement va donc provoquer chez chacun une même émotion mais son intensité et sa perception (le sentiment – ou sensation – associé) restent totalement subjectives. Et parce que l’émotion est un appel à l’action pour faciliter notre adaptation à la situation, et que nous lui donnons une signification qui nous est propre, l’émotion devient un magnifique vecteur de création !
Notre révélateur d’inconfort
Parfois, ce qui nous arrive provoque une émotion d’une telle intensité que nous réagissons inconsidérément, de manière disproportionnée. La crise de colère, la gifle « qui part toute seule »… et même la crise de fou rire ! Combien de fois avons-nous réagir instantanément, et intensément, pour ensuite nous dire : « mais qu’est-ce qui m’a pris ? ».
Tout « simplement » un souvenir très pénible a été réactivé dans votre mémoire émotionnelle et la partie du cerveau dédiée à la rationalisation (ce qui vous permet de faire la part des choses) est court-circuitée : seule la partie émotionnelle va traiter la situation. Comme notre cerveau reçoit des milliards d’informations à la seconde, il ne peut toutes les traiter et doit donc les trier en faisant appel à la mémoire émotionnelle. Résultat : reviennent à la surface les ressentis de l’époque, voire les mêmes comportements. Ainsi, vous vous retrouvez submergé-e par une émotion, sans en comprendre la raison.
Le besoin à la source de l’émotion
Revenons à la définition de l’émotion : une réaction physiologique qui nous pousse à agir. Mais nous ne faisons jamais quelque chose pour rien. Il y a toujours une « raison » à faire, à agir : « je fais cela parce que… ». L’émotion est donc directement liée à un besoin ! Là réside tout le secret de nos émotions. « Je crie parce que j’ai peur et j’ai besoin de me sentir en sécurité », « je ris parce que mes collaborateurs et moi avons remporté un marché et j’ai besoin de le partager avec eux ».
Au-delà du simple fait de se protéger physiquement, les émotions nous aident à nous rappeler qui nous sommes. Elles nous rappellent ce qui fait sens pour nous, ce qui nous anime, nous donne envie d’avancer. Tout cela s’est construit au fil du temps, expérience après expérience ; certaines choses ont perdu de leur intérêt parce que nous avons évolué, d’autres sont toujours présentes et tout aussi intenses car elles constituent nos fondations : nos valeurs. Et nourrir ses valeurs : c’est sacré !
Savoir quoi en faire
Plus nous sommes à l’écoute de nos émotions, plus nous nous donnons les moyens de nourrir ce qui est important pour nous, plus nous nous occupons de nous.
S’occuper de soi n’est pas un acte égoïste, c’est un acte essentiel pour notre bien-être. C’est le seul moyen d’être cohérent avec soi-même : ce que je fais (comportement) et comment je le fais (attitude) sont en cohérence avec qui je suis (identité profonde). Cet alignement est le secret de l’équilibre intérieur. Il peut faire front à n’importe quelle tempête ou menace.
Par contre, si je mets un mouchoir sur mes émotions, je n’écoute pas mon corps me dire que le déséquilibre est en train de prendre place. Avec le temps, les signaux d’alarme sont de plus en plus nombreux, le mal-être de plus en plus grand. Au mieux des maladies psychosomatiques bénignes se déclenchent, au pire pointent cancers, burn-out, infarctus… Alors, jusqu’où êtes-vous prêt-e à vous écouter ?
Nos excuses « oui…mais »
Oui, mais voilà : depuis des générations, et surtout l’avènement de l’ère industrielle, notre société nous a inculqué qu’il ne faut pas montrer ses émotions, qu’il faut être fort-e, quand cela ne va pas jusqu’au « marche ou crève ». Comment pouvons-nous, dans une telle société, nous donner le temps d’être à l’écoute de ce que nous dit notre corps et ainsi sereinement envisager un meilleur ? Cela s’apparente à un exploit !
Alors, nous adoptons des tactiques de camouflage : « je ressens bien quelque chose…mais je n’ai pas le temps, mon supérieur va me hurler dessus si je ne boucle pas ça dans les 5 minutes», « …mais qu’est-ce que l’on va penser de moi si je demande des explications à ce qu’il vient de dire ? », « …j’ai été embauché-e parce que je suis très bon-ne dans mon travail, donc pas question de leur montrer que là je ne peux plus assurer, je suis surchargé-e », etc., etc., etc..
Entre notre vision du monde, les interprétations et les jugements que vous faisons des situations que nous vivons, le poids socio-culturel, l’histoire de notre famille, bref toutes les croyances que nous avons construites au fil du temps sur ce qui est bien et mal, nous nous empêchons d’atteindre cet équilibre si cher entre nos pensées, nos actions et notre volonté.
Affronter notre reflet avec bienveillance
Pourtant, si nous prenons 5 minutes, lorsque nous sentons des douleurs dans nos bras, dans le dos, dans nos jambes, si nous avons des sensations de ballonnement, de ventre distendu par exemple, essayons de nous rappeler si depuis quelque temps nous n’avons pas tendance à dire « j’ai trop de boulot sur les bras », « je porte le projet au bout de bras », « j’en ai plein le dos », « quel boulet ! », « ça me gonfle ! ». Ce que nous disons ne l’est jamais par hasard ! N’oublions pas que le rationnel et l’émotionnel sont liés : ce sont nos émotions qui parlent !
Accueillir les émotions avec bienveillance
Les émotions sont là pour nous aider à vivre plus en harmonie avec nous-même, si nous prenons la peine de nous poser et de nous en donner l’autorisation. Car oui, pour certains, cela demande beaucoup de volonté que de faire ce geste de « meilleur-être » pour soi-même. En valons-nous la peine ? Le mérite-t-on ? Après tout, c’est être bien fainéant-e que de s’accorder 1h de balade en forêt, même si cela nous apporte réconfort et apaisement, alors qu’il y a tant à faire à la maison ou au travail…
S’autoriser à prendre soin de soi
Ne pas se donner l’autorisation de se nourrir intérieurement, c’est ne pas avoir de considération pour soi, c’est ne pas avoir d’estime pour soi. C’est ainsi que le cercle vicieux s’engage, de la perte de l’estime nous voguons doucement, petit à petit, vers la perte de la confiance en soi. Nous allons jusqu’à oublier nos propres valeurs, celles qui nous donnent envie de créer, de se lever le matin, qui nous permettent de nous regarder dans une glace et se dire « je suis fier-ère de moi ».
Acceptons de nous regarder en face et de nous donner le temps de l’introspection : « Qu’est-ce que je dois comprendre ? Quel est ce besoin si cher à mon équilibre et que j’ai délaissé ? Qu’est-ce que je peux faire pour me sentir mieux en répondant à ce besoin ? ».
Accueillir l’aide d’un accompagnement
La démarche est simple mais quelquefois longue et déroutante…se poser une fois la question « quel est mon besoin ? » parfois ne suffit pas ; on ressent encore un malaise alors que l’on a réussi à identifier ce besoin. C’est l’arbre qui cache la forêt, la partie émergée de l’iceberg : un besoin beaucoup plus profond attend que nous le découvrions. Seul-e, cela peut représenter un challenge, que nous abandonnons bien vite, rattrapé-e par le train-train quotidien, le poids de nos croyances, du quand dira-t-on, parfois la peur de reconnaître que l’on a besoin d’être accompagné-e… Pourtant, il y a quelqu’un qui peut nous y aider, sans jugement, sans interprétation, avec beaucoup d’attention : un coach professionnel…et pourquoi pas aidé du cheval ?! A suivre…
Cet article est rédigé sur la base d’une mini-série d’articles publiés pour la page Facebook d’EQUIEM-coaching